PERSPECTIVES avec cette huitième
Edition fait ouverture de l'Exposition 2022 MUTATIONS
à l'Hôtel Renaissance, dans le cadre de la
1ère Biennale d'art et de culture d'Aix en
Provence.
Une Manifestation culturelle qui s'inscrit dans UNE
5ème SAISON , saison d'été, riche en évènements. Un
programme dynamique, joyeux et chaleureux vous attend!
Une Manifestation transdisciplinaire qui rassemble des plasticiens de différents mode d'expression ( peinture, dessin, sculpture, photographie, infographie, vidéo, installations) et le monde de la littérature, du cinéma, de la poésie, de la danse, du théâtre, et de la musique, AUJOURD'HUI sur le thème MUTATIONS.
MUTATIONS
Ce thème MUTATIONS a été choisi par Perspectives alors que nous venions tout juste de sortir du deuxième confinement. Mutation présente de multiples origines et formes. Celles-ci peuvent être liées à des changements de contexte économiques, écologiques, politiques, idéologiques, géopolitiques, sanitaires, à l’évolution rapide des technologies, des mentalités, des phénomènes sociétaux, à la transformation du travail etc... Les arts contemporains en témoignent déjà dans leur approche ouverte, transversale, conceptuelle, matérielle et immatérielle, de notre monde en perpétuelle transformation, subie ou choisie. Muter peut être un changement brutal ou une évolution profonde et souterraine. Muter est porteur d’inconnues, d’angoisses mais aussi d’espoirs, de renouveau. Les artistes sont partis attraper, à partir du visible, ce que la mutation visible, invisible, insidieuse, pouvait amener à des créations, qu’on les pense fictionnelles ou pas. Les artistes nous laissent flotter dans un monde imaginaire ou un futur attendu ou... Les œuvres retenues de 18 artistes de Perspectives sont installées sur les 2 espaces du très bel Hôtel Renaissance de la ville d’Aix en Provence. Les œuvres de 2 artistes reconnus à l’international, Julien Allègre sculpteur et Anne Marie Pécheur peintre nous accompagnent dans le déploiement de ce thème. Cette exposition est conçue en lien étroit avec les autres événements transdisciplinaires sur ce même thème. Il s’agit de poésie, littérature, danse, cinéma, musique et théâtre. Perspectives est acteur de ce mini festival qui s’inscrit dans le cadre de la première Biennale d’Art et de Culture d’Aix en Provence.
Jeanine Mège-Morin
TEMPS FORTS et LIEUX en Juin/ Juillet: l'exposition
MUTATIONS et 4 évènements * L'EXPOSITION
MUTATIONS est présentée à L'Hôtel Renaissance à Aix en Provence du 23 Juin au 19 Juillet Visite guidée les samedis à 15h entrée libre Sur rendez-vous: 06 11 63 66 07 ou 06 15 85 51 56
FINISSAGE En présence des artistes Le 19 Juillet entre 15h et 18h30
* MUSIQUEentrée libre Jeudi 30 juin à 18h30 Salle Vilette, Conservatoire Darius Milhaud, Aix en Provence Mutations, Conférence proposée et animée par Vincent Tiffon, Professeur de Musicologie à Aix-Marseille Cette pièce est historiquement une des toutes premières musiques électroniques au monde et ouvre une mutation radicale sur la manière de composer la musique.
* LITTERATUREentrée libre Lundi 4 juillet à 18h30 Cinéma de la Manufacture, Aix en Provence La Métamorphose ou l'universelle mutation, Conférence animée par Olivier Braux, conseiller culturel des Amis du Fstival d'Art Lyrique et Hélène Moreau, maître de conférence honoraire Aix-Marseille-Université. Collation offerte à l'issue de la rencontre
* CINEMAentrée libre Mardi 5 juillet à 18h30 Cinéma de la Manufacture, Aix en Provence Voyage dans la mémoire, 2006 film d'Hala Mohammad Collation offerte à l'issue de la rencontre
* LITTERATURE et LECTUREentrée libre Jeudi 7 juillet à 18h30 Cour carrée de la Bibliothèque Méjanes-Allumettes " Figures de la mutation dans l'oeuvre d'Antoine Volodine, Conférence par Michel Bertrand, Professeur de Littérature Contemporaine; Aix-Marseille-Université, accompagnée d'une lecture de textespar Alain Simon, Directeur du Théâtre des Ateliers. Collation offerte à l'issue de la rencontre
* FINISSAGE
En présence des artistes Mardi 19
juillet entre 15h et 18h30
Septième Edition de PERSPECTIVES au Musée des Tapisseries - Palais de L'Archevêché
RUPTURE
Une nouvelle
Exposition dans la Salle Gothique du Musée des Tapisseries-Palais de
l'Archevêché à AIX en PROVENCE
Du 6 février au 12
avril 2021
Organisée par les plasticiens de
PERSPECTIVES
En attendant la réouverture des musées...
le collectif
Perspectives vous propose de découvrir l'exposition RUPTURE
aujourd'hui au musée des Tapisseries, Palais de l'Archevêché à
AIX en PROVENCE.
Entrez dans la Salle Gothique où vous pourrez découvrir les œuvres de 23 artistes!
Depuis chez vous, visitez l'exposition et zoomez sur les œuvres.
Rendez-vous dans quelques jours, la vidéo de l'exposition RUPTURE
sera en ligne.
RUPTURE
Introduction par Jeanine Mège Morin Présidente de PERSPECTIVES
RUPTURE,
Ce thème a été choisi par les plasticiens de Perspectives dans un moment historique épidémique écologique climatique économique sociétal très mouvementé. Au moment où ces lignes sont écrites c’est un pari car nul ne sait si l’exposition sera visitée en « présentiel » ou en « distanciel ». C’est dans ce contexte singulier qu’on a considéré qu’une ouverture à une thématique de la rupture pouvait être une belle opportunité d’expressions artistiques faisant écho aux bouleversements et fragilisations des pratiques et des espaces sociaux que nous connaissons actuellement. Fidèle à sa tradition multidisciplinaire Perspectives accueille cette année les réponses que des peintres, des photographes, des infographistes, des sculpteurs, des plasticiens ont données à l’appel d’offres qui leur a été proposé. Les artistes se sont saisis de l’ambivalence du champ de la rupture pour en illustrer et interroger quelques aspects significatifs de son image qui peuvent renvoyer à la déchirure, à la faille, au tsunami, au changement brutal d’échelle pour un regardeur, au changement d’époque, de terre natale, de vie, de couleur, de matériaux, d’écosystème…L’exposition Rupture propose ainsi un contact avec la création de mondes imaginaires fantasmés dans un contexte de crise. Les œuvres de 19 Artistes de Perspectives ont été retenues. Elles sont installées dans la très belle salle gothique du Musée des Tapisseries. Quatre artistes de notre région Alphons Alt, Jean Baptiste Audat, Olivier Bernex, Clémentine Carsberg, ont répondu à travers leurs œuvres à notre invitation. Bernard Muntaner, Critique d’art, Commissaire d’expositions, nous a fait l’amitié de présenter ces artistes dans une introduction très éclairante qui rappelle la place de la rupture dans l’histoire de l’Art.
Jeanine Mège-Morin
présidente de Perspectives
(…) Et, de ta plus belle écriture, Note ce qu'il faudrait qu'il advînt de mon corps, Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord Que sur un seul point : la rupture. G. Brassens
Point de Rupture
Pour cette nouvelle rencontre artistique, le thème proposé est le mot RUPTURE. Ce n’est pas « LA » rupture, qui en définirait l’orientation, ni « UNE » rupture, qui la réduirait à un cas isolé. Le mot ainsi proposé isolé ouvre un champ spéculatif de réponses interprétatives. Comme souvent, les mots qui nous sont communs, semblent être tout de suite intelligibles. Qui n’a pas connu une rupture amoureuse, ou une rupture de courant ? Dans ces cas-là, la rupture provoque un manque, et par effet collatéral, la douleur, ou l’anxiété. On associe trop souvent au mot rupture une idée négative : « rompre » serait alors dans l’ordre du définitif. L’altérité, présente, ou rêvée, serait perdue à jamais, irrémédiablement. En réalité il ne faut pas avoir peur, ni même s’inquiéter de la rupture. La vie elle-même est faite d’un quotidien de ruptures : ainsi vit-on de jour en jour, entre hier, aujourd’hui et demain, il y a des ruptures d’actions, de temps et de lieux... Mais le présent est toujours présent et la rupture deviendrait alors un passage qui donnerait accès à une suite ; comme la page d’un livre que l’on tourne entraînerait celle d’après, par nécessité, ou désir. La feuille blanche de l’écrivain ou du dessinateur rompt avec son espace immaculé dès que le crayon pose le premier trait. Celui-ci devient le premier trait d’union dans cet inframince de la rupture, et l’œuvre peut se projeter et construire sa révélation. La rupture se placerait entre un avant et un après, séparant comme avec un coin l’objet en deux parties mais tenues à proximité. L’histoire de l’Art est composée d’une suite de ruptures : de styles, de pensées, de techniques… Mais elle est aussi un champ d’hybridations, d’assemblages divers et surtout multiples. Si la Renaissance a rompu avec la représentation et la pensée du Moyen Âge, elle a emprunté à l’antiquité une esthétique qui va paradoxalement la singulariser. De même, il fallut que la perspective unitaire de cette époque soit inventée pour que Picasso oppose le cubisme en rupture avec cette convention de la représentation du réel. Il est des séparations qui produisent de nouvelles entités. Le même Picasso, va devenir un grand consommateur d’objets de rebuts, épars, récupérés dans des poubelles, pour les reconstituer en des formes reconnaissables grâce à des associations analogiques. La Femme à la poussette, comme La Chèvre, ou La Guenon, en sont des témoignages éloquents. Alors, faut-il « rompre » pour agir ? Pour Créer ? Si oui : quand, comment, où ? C’est dans l’œuvre qu’on en trouvera, ou pas, la manifestation. « Peindre c’est détruire ce qui précède. » proposait de façon radicale Karel Appel.
Bernard Muntaner
Exposition RUPTURE salle Gothique Musée des Tapisseries Palais de l'Archevêché
Textes : Jeanine Mège-Morin, Bernard Muntaner et des artistes. Suivi éditorial et communication : Jane Deste. Communication mécènes et sponsors : Marie-Christine Rabier. Communication visuelle et réseaux sociaux : Christine Lopez et Dominique Bosq. Intendance : Odile Xaxa. Crédit photographiques : les artistes. Scénographie : Jeanine Mège-Morin et Pierre Paindessous. Installation, montage : Guillaume Blanche. Lumières : Dominique Bosq. Secrétariat : Christiane Benlian. Design graphique : Guillaume Bougro. Blog : Nicolas Labat, PDA Informatique. Imprimé sur les presses de l'imprimerie C.C.I., Marseille, en février 2021.
Avec les remerciements de Jeanine Mège-Morin, présidente de l’association PERSPECTIVES à Maryse Joissains-Masini, maire d’Aix-en-Provence, président du Conseil de Territoire, vice-président de la Métropole d’Aix-Marseille, Sophie Joissains, premier adjoint à la culture, Marie-Pierre Sicard-Desnuelle, adjoint au maire, délégué au Patrimoine et aux Musées, Philippe Pintore, directeur général adjoint Culture, Musées, Patrimoine et Attractivité La direction des Musées de la Ville d’Aix-en-Provence Christel Roy, coordinatrice des Musées, Valérie Brotons, responsable Musée des Tapisseries le Conseil Municipal, les agents d’accueil du Musée des Tapisseries. à Vincent Bercker, galeriste, expert en art, Michel Bertrand, professeur de Littérature Contemporaine à Aix-Marseille-Université, Patrick Boulanger, directeur de la revue culturelle « MARSEILLE », commissaire d’exposition Claude Massu, professeur émérite d’Histoire de l’Art à Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Thierry Millet, Maître de Conférence à Aix-Marseille-Université, Bernard Muntaner, critique d’art, commissaire d’exposition, Alain Simon et la Compagnie d’Entraînement du Théâtre des Ateliers d’Aix-en-Provence. aux organismes publics, privés et associatifs : la Ville d’Aix-en-Provence, la Fondation Saint-John Perse, l’Institut de l’image, le Musée des Tapisseries, le Théâtre des Ateliers, Aix Marseille Université (AMU)
Aux partenaires et mécènes pour leur indéfectible
soutien
Alfons Alt Argos Panoptès, 2016
altotype marouflé sur toilecoton, 120x100cm
Les oeuvres d’Alfons Alt ne cessent de troubler notre perception car elles nous entraînent dans deux expressions identifiées coexistantes : la photographie, et ce qui serait de l’ordre de la peinture. Une fois la prise de vue réalisée, et son traitement de report sur la toile effectué, Alfons Alt va appliquer au pinceau des jus de pigments aux endroits qu’il juge esthétiquement opportuns. La photographie se départit alors de sa structure première pour engager ses signifiants réalistes dans une aventure picturale gestuelle et abstraite, qui va opérer une réunion des deux acteurs plastiques de l’oeuvre pour en faire la singularité de son unicité. Ainsi, ces champs d’expressions apparemment éloignés, constituent un resserrement visuel qui souligne la question de l’entre deux ; à la fois dans ce qui sépare et ce qui réunit. La dichotomie pressentie, ou la rupture éventuelle, ou occasionnelle, devient l’acteur de l’unification des deux entités qui n’en font plus qu’une : l’Altotype.
Bernard Muntaner
Alfons Alt
Alfons Alt
Alfons Alt
Jean-Baptiste Audat
Jean-Baptiste Audat
Le spiraleur,SD,
mine de plomb,62x50cm,
crédit photographique:J.C.Lett
Jean-Baptiste Audat lit la presse, Le Monde surtout, et Libé. Il en retient les images qui traduisent la dévastation du monde, par les guerres, les maladies, les dictatures, le Tsunami, les désastres écologiques et économiques… Autant de ruptures, de pertes, de destructions irrémédiables, de désagrégations, de fractures de ce monde dont il essaie d’en maintenir la trace dans un dessin précis mais doux, comme si le crayon caressait le papier et, par là même, les douleurs d’une réalité, pour en atténuer la violence. Le piano, arrêté au premier plan de l’image, est une victime du Tsunami, qui sidéra par sa soudaineté, et le déchaînement de la vague, le Japon, et le reste du monde. Resté sans voix, resté sans son, il est devenu l’instrument d’une musique éteinte, médusée. Cette autre image de ruines, après des bombardements de rues, est placée derrière la ‘‘transparence’’ d’un écran constitué de petits cercles de couleurs. Devant ce désordre apocalyptique dessiné, une trame de couleurs organisée rationnellement semble vouloir remettre de l’ordre dans le chaos situé juste après elle. Ailleurs, des personnages sont représentés à terre, sans vie. Devant cette image, des étiquettes sur lesquelles sont inscrits des prénoms communs sont piquées dans le papier, comme autant de rappels de figures anonymes disparues et dont chacun de nous pourrait faire partie. Isolé et en gros plan, l’homme qui crie exprime suffisamment la douleur et l’urgence pour se passer des mots.
Bernard Muntaner
Jean-Baptiste Audat
Jean-Baptiste Audat
Jean-Baptiste Audat
Jean-Baptiste Audat
Jean-Baptiste Audat
Olivier Bernex
Olivier Bernex La peste de Marseille (d’après Michel Serre 1658-1733), 1995, acrylique et collage sur toile, 146 x 114cm
Olivier Bernex
Comme beaucoup de peintres avant lui, Olivier Bernex interroge à l’occasion la peinture qui l’a précédé, que ce soit dans les techniques de fabrication, l’esthétique, ou dans les sujets qu’il aime interroger en tant que projet. Ici, la Peste de Marseille en 1720. Cette série prend naissance dans les toiles de Michel Serre 1658-1733, Vue du Cours pendant la peste de 1720 et La vue de l’Hôtel de Ville pendant la peste de 17201. Bernex en tire un détail, un personnage qui se tord de douleur, la bouche grande ouverte. Peut-être est-il déjà mort ? Son corps tendu par la souffrance gît au milieu d’autres corps amoncelés, abandonnés par les habitants et les hôpitaux surchargés. À l’heure de la situation due à la Covid 19, cette oeuvre est tragiquement d’actualité. (Elle rappelle qu’il y eu 27 mois de confinement, et quatre ans pour rouvrir complètement la cité, la moitié de la population marseillaise ayant disparue). Les peintures exposées représentent des corps abstraits de leur contexte pour en faire une citation de la douleur. Mais ces corps, seules figures présentes, sont associés à une écriture picturale bouleversée, traitée à grands traits de pinceaux comme un combat mené contre la maladie. Elle traduit l’émanation de la douleur de la figure sans cri. La peste comme rupture dans l’histoire des hommes. Mais ne contient-elle pas aussi dans ses prolongements interprétatifs la métaphore de la Pittura dolorosa ? Que la peinture est aussi un acte douloureux ?
Bernard Muntaner
Olivier Bernex
Clémentine Carsberg
Clémentine Carsberg
Paysages de saison, 2015,
papier contrecollé sur dibon, 68 x 91 x 5cm, réalisé dans le cadre d’une résidence de recherche et de création au 3 bis f, lieu d’art contemporain à Aix-en-Provence
De Clémentine Carsberg, on connaît ses échelles recouvertes d’un papier peint, chargé de fleurs, et d’autres végétations, qui a pour effet de les soustraire à la vue, et d’en ‘‘aplatir’’ sa volumétrie. Cette équivocité visuelle de l’oeuvre va surprendre le spectateur qui en percevra rapidement la dimension poétique de son univers.
On connaît aussi ses photos tirées de magazines, dans lesquelles elle ôte, en la découpant, la présence des personnages, ne laissant que la silhouette absentée où viendra s’inscrire par en dessous un autre découpage de fleurs, de lignes graphiques, ou de simples aplats de couleurs. Rompre l’unicité de l’image pour en proposer une autre constituée alors de deux entités hétérogènes. On retrouve également l’idée du recouvrement et de l’apparition dans son travail de superpositions de papiers peints qui, à travers une déchirure, ou un trou, fait apparaître des strates de papiers peints décorés qui se sont superposés à travers le temps, tel un palimpseste visuel, une entrée en mémoire…
Présentée
ici, la série des Paysages de saison, pose le mystère de son
élaboration. À première vue, il s’agirait d’une transposition d’une
partie de l’image 2 D en trois dimensions. Ce serait réduire le propos à
une simple interversion plastique binaire. Quel secret serait caché
derrière les petits cônes qui ponctuent l’espace de l’image ? Utilisant
des affiches du 3-bis f réalisées par Laurent Garbit lors des saisons
précédentes, Clémentine Carsberg élimine toute figure humaine et textes
initiaux pour ne donner à lire que le paysage ainsi dés-animé, départi
de toute narration susceptible d’en parasiter le sens. Derrière ces
cônes (mais pas dans tous), se cachent du texte, et/ou des personnages.
Ils laissent ainsi la pleine place au ‘‘sujet-paysage’’, à la mutité
d’un présent offert sans excédent.
Bernard Muntaner
Artistes de Perspectives
Michèle Alexandre
Michèle Alexandre
Rupture, 2020, peinture acrylique sur toile marouflée, 100 x 100cm
Une rue, la verticalité des immeubles, l’horizontalité de la voie, et puis… les voitures qui font rupture et entraînent le chaos.’’
Patrick Aubert
Patrick Aubert
Buveuse de l'eau du ciel, 2014, photographie tirage sur dibon, 100 x 75cm
Le passage entre l'air et l'eau est la rupture fondamentale, primordiale. Il faut attendre la naissance pour que le bébé respire enfin seul. Dès qu'il se trouve à l'air libre, ses poumons se remplissent d'air et chaque petit sac des alvéoles pulmonaires se gonflent pour la première fois : ‘‘c'est le premier souffle et le premier cri.’’
Marcelle Benhamou
Marcelle Benhamou
Déchirure, 2020, acrylique sur toile de jute et papier goudronné, 120 x 110cm
Il aimait écouter les locomotives qui sifflaient, les bateaux qui cornaient, les sirènes des usines qui hurlaient — tout ce tourbillon de désirs autour de lui, il en devenait lui-même vibrant de désirs. Il était jeune, n’avait ni parti pris, ni projets, n’éprouvait rien d’autre que cette dilatation en lui, c’était quelque chose de physique, comme une déchirure de tous les membres, parfois douloureuse mais c’était, n’empêche, ce qu’il découvrait de plus intime au fond de lui-même. Assis, la nuit, dans sa chambre déserte, il guettait le gémissement des tramways sur leurs rails.’’
Paul Nizon, Stolz, 1975
Dominique Bosq
Dominique Bosq
Le monde a changé, 2020, impression numérique appliquée sur un support en médium hydrofuge, dimensions variables : H 122 à 220 cm x L 16 à 27 cm
Les stèles sont des tranches de réel. Les couleurs s'immiscent dans une autre réalité.
Dominique Bosq
Cagliari
Cagliari
Après le déluge II, 2020, tirage canson contrecollé sur dibon, 72 x 140,4cm
Cagliari
Après le déluge I (détail), 2020, tirage canson contrecollé sur dibon, 72 x 140,4cm
Rêver l’après quand l’humain disparaît ? Les sols se feuillètent et les terres se plissent en déchirures, en fractures porteuses d’images endormies, figées, paralysées. L’oeil d’un auroch guette une colombe pétrifiée sur les fractures de la terre. Une verte montagne déchirée s’ouvre sur la crevasse d’un glacier (?). Une faille monte vers un ciel ? la trace d’un vivant ?...
Cagliari
Guylaine Coquet
Guylaine Coquet
Rupture, 2020, photographie, tirage sur dibon, 180 x 33cm
La rupture n'existe pas, elle fait partie d'un processus de continuité. La rupture est primordiale. Elle est une particularité de notre vie et nous accompagne tout le long de notre existence. La rupture est une sorte de ‘‘décroché de vie’’ qui nous construit. La naissance, la mort qui nous brise et qui peut être pensée comme un ‘‘départ’’... Le doute aussi rompant le flux de notre pensée, bousculant nos convictions, est essentiel dans la construction de notre réflexion. La rupture est un élément crucial de notre paysage intime. Elle lui donne du relief, des tonalités, ouvre des perspective
Guylaine Coquet
Christian Feltin
Christian Feltin
Rupture, 2020, acrylique sur toile, 100 x 100cm
Entre abstraction et calligraphie, le noir profond domine toujours pour mieux transcender les touches de couleur et cerner les vides. Dans cette oeuvre, le jeu sur les formes et les matières laisse apparaître les ruptures organiques d’une résille qui arrachée à elle-même se transforme en failles lumineuses pour se refondre en une nouvelle matière.
Christian Feltin
Alain Lioret
Alain Lioret
Métamorphoses en série, 2020, bois vermoulu, peinture à l’huile, 83 x 83cm
C’est l’histoire d’un bout de bois martyrisé par un long séjour dans l’eau salée, criblé de trous, de lézardes, de fêlures… influencé par les travaux de ‘‘supports - surface’’ en particulier ceux de Jean-Pierre Pincemin, j’ai eu envie d’intervenir dans cette merveille sculptée par la nature et le temps, en lui infligeant de nouvelles agressions, qui sont autant de nouvelles ruptures.
Christine Lopez
Christine Lopez
Trois petits tours, 2020, collage sur toile. Anthropométrie. Papiers et peinture acrylique. Diptyque, deux toiles de 81 x 65cm
Trois petits tours est une oeuvre qui évoque l’état de rupture amoureux et la quête incessante du désir. Entre volupté et vanité, le transport amoureux évolue dans l’espace tendu d’une perspective, où l’ordre du temps qui s’écoule rencontre le merveilleux, le sacré et le catastrophique. Cascade alanguie de sensualité, ravissante et sombre, éphémère, sur le fil d’un temps qui court inexorablement vers l’état de fin, de rupture, avec l’idée, toujours renouvelée, d’une métamorphose renaissante et d’un nouvel envol.
Christine Lopez
Raphaël Morin
Raphaël Morin
Les déserteurs, 2021, installation à dimensions variables, images imprimées encadrées, codes chiffrés inscrits sous les oeuvres et lunette d’observation.
Raphaël Morin
Raphaël Morin
Raphaël Morin
Raphaël Morin
Raphaël Morin
Raphaël Morin
Raphaël Morin
Des personnages de tableaux de la période romantique ont déserté leurs oeuvres respectives pour partir à l’aventure et s’offrir une nouvelle jeunesse dans une autre galaxie. Ces déserteurs du passé, se trouvent projetés à notre époque dans cette installation, arpentant les paysages fantastiques d’une planète violette nimbée de blanc. Au premier abord, l’installation présente un ensemble des paysages dépeuplés. Il s’agit d’oeuvres, plus ou moins connues, de peintres romantiques dont les protagonistes ont disparu. A proximité de cette série est disposée une lunette d’observation orientée vers d’autres images installées à quelques mètres. Le spectateur peut, grâce à ce télescope, observer la destination choisie par ces « déserteurs » de l’histoire de l’art et la manière dont les uns et les autres vivent leur nouveau monde. Sous ces images, plus contemporaines, le spectateur remarquera des codes chiffrés, les mêmes que ceux accompagnant les paysages esseulés. Ces chiffres servent à identifier l’image de référence, la référence artistique d’où sont partis les personnages. Qui aurait pu imaginer que le couvercle d’une boite d’enduit puisse susciter tant d’attrait, provoquer de telles aventures pour ces personnages d’une autre époque ? Traverser le temps, bouleverser les échelles, changer de perspective, rien ne semble impossible quand la rupture devient nécessaire.
Pierre Paindessous
Pierre Paindessous
Frêles cariatides, 2020, terre chamottée et matériaux divers, 75 x 25 x 25cm
Cariatide I, immergée dans l'eau bleue, par capillarité le bleu se dépose sur la Cariatide au cours de l'exposition Pierre Paindessous
Cariatide II: immergée dans l'eau de mer le sel se dépose par capillarité à la surface de la Cariatide
Pierre Paindessous
Cariatide II: immergée dans l'eau de mer le sel se dépose par capillarité à la surface de la Cariatide
Pierre Paindessous
Cariatide III, Immergée dans l'eau salée, par capillarité le sel se dépose sur la Cariatide
Pierre Paindessous
Cariatide I (Bleu de Mytilène) : figure féminine supportant une série de déchets marins, immergée en partie dans de l’eau bleue. Par un phénomène de capillarité le personnage se teinte petit à petit de taches bleues au cours de l’exposition (Mytilène est la capitale de l’île de Lesbos en Grèce où sont réfugiés de nombreux immigrants passés par la mer et venant de la Turquie voisine). Cariatide II (Sauver les meubles) : figure qui porte des objets essentiels du quotidien et immergée dans de l’eau de mer. Elle s’humidifie par capillarité. Cariatide III (Emporter son Rêve) : évocation d’un rêve de vie à l’occidentale. Les 3 cariatides symbolisent la rupture brutale et douloureuse que constitue, pour de nombreuses populations, l’obligation d’émigrer, de quitter leur pays en espérant ainsi une vie meilleure. Ceci étant dû, soit à des guerres de destruction faites aux populations civiles, soit à la montée irrémédiable de l’eau des océans ou bien encore à la famine en raison du réchauffement climatique.
Pierre Paindessous
Marie-Christine Rabier
Marie-Christine Rabier, sculpteure
À ton image, main-tenant, 2020, moulage sur nature tenant une horloge, acier, résine polyester, inox, 183 x 40 x 52cm scarabée naturalisé et doré (symbole de métamorphose, de renaissance dans l'Egypte ancienne.)
Marie-Christine Rabier, sculpteure
Marie-Christine Rabier, sculpteure
Nous dépendons de ce qui dépend de nous.
Michel Serres
Si les ruptures sont les matériaux qui nous construisent et modifient notre rapport au temps, nous vivons aujourd'hui une période charnière, une transformation de la société toute entière, une réelle mutation holistique, dont les imbrications et les impacts transversent entre Science, Biodiversité, Ecologie et Mondialisation. Le monde doit se réinventer.
Nous devons nous réinventer.
Marie-Christine Rabier, sculpteure
Pascal Ragoucy
Pascal Ragoucy
Passages, 2020, tirages jet d’encre sur papier muséum, 150 x 30cm
Pascal Ragoucy
Pascal Ragoucy
Le milieu naturel comme révélateur de nos sentiments, dans les lieux ou la nature exprime sa présence imposante. Cette série cherche à exprimer les moments de bascule, les ‘‘passages - ruptures’’ ou l’on se situe entre attraction et répulsion, accueil bienveillant et / ou agression potentielle… C’est bien de notre inconscient qu’il s’agit, ce moment de bascule émotionnel n’a rien de physique. Nous sommes dans une époque confrontée à un moment de ‘‘passages - ruptures’’. Le milieu naturel duquel nous nous déconnectons de plus en plus, par effet de balancier nous ramène à notre juste place : un des acteurs du système. Et un nouvel équilibre va survenir, avec ou sans nous. Ces travaux deviennent dans cette perspective support à introspection.
Sophie Revault
Sophe Revault
Sans titre, 2020, pigments et liant acrylique sur papier japonais, 98 x 83cm
En Egypte, j’ai été confrontée en permanence à ce que j’appelais des ‘‘coupures’’ : des lignes séparatrices aux manifestations particulières, inhabituelles, entre les éléments eau/sable, terre/pierre par exemple. Elles soulevaient en moi une vive émotion. Ces lignes ont resurgi en 1995 avec les plis qui se sont imposés dans la peinture ; leurs arêtes naturelles traduisaient bien le fait de séparer tout en maintenant la coexistence de mondes hétérogènes. L’arête du pli crée une ligne sui generis génératrice d’émotion. Je peins et j’entre dans la peinture pour la plier. Plus les plis sont nombreux, rythmés et contrastants, plus l’oeuvre s’éloigne du format initial, plus elle est serrée, réduite, plus elle est comme un bonsaï à l’énergie concentrée.
Sophie Revault
Christian Revest
Christian Revest
Une barque de pêcheurs croise un cargo, 2017, Kochi, Kerala - Inde, aquarelle et gouache sur papier marouflé, 150 x 50cm
Christian Revest
(détail de Une barque de pêcheurs croise un cargo, 2017)
Christian Revest voit grand et a su créer un univers qui traduit idéalement sa passion pour un monde industriel, celui des ports et des chantiers navals. Son approche picturale est paradoxale : entre dessin et peinture, entre gris et couleur, le détail côtoie l’esquisse. Cette oeuvre se veut une exaltation des grands espaces et des seigneurs de la mer. En baie d'Ernaculam, les pêcheurs artisanaux, ici une vingtaine de pêcheurs, sur leurs barques traditionnelles chargées de lourds filets, croisent le monde moderne sans y prêter attention.
Christian Revest
Aurelia Rocher
Aurelia Rocher
Sans titre, 2020, Grès, terre noire, émail, oxydes, siporex, H 20 à 90 cm x L 140 x P 60cm
Aurelia Rocher
Les étapes de l'évolution du vivant, comme des phases de rupture.
L’histoire de la vie est ponctuée de crises ayant pour conséquence la perturbation des écosystèmes. Ces derniers évoluent et s’adaptent pour survivre, l’adaptation comme mouvement intrinsèque qui accompagne le cycle de la vie. À chaque crise la nature se réinvente. Dans cette proposition seuls les organismes dotés de jambes vont perdurer. Des jambes symboliques accompagnent le mouvement et créent un autre possible. Une rupture avec les organismes qui n’ont pas pu s’adapter.
Aurelia Rocher
Françoise Roueff
Françoise Roueff
Déchirure, 2020, béton blanc, feuille d'or, 98 x 73cm
Une feuille de béton blanc déchirée comme une simple feuille de papier... Les bords de sa déchirure sont cernés d'or pour la ‘‘magnifier’’ selon la tradition du Kintsugi. Le Kintsugi est un art japonais spécifique : lors de la réparation d'un objet les lignes de faille sont soulignées avec de la poudre d'or au lieu de les masquer. Désormais signe de renouveau, la déchirure n'est pas dissimulée mais au contraire mise en valeur. Résilience… ?
Françoise Roueff
Patricia Seraidarian
Patricia Seraidarian
Paroles de corps, 2020, technique mixte, 115 x 73cm
Les ruptures sont des contrastes que l'on rassemble comme les pièces d'un puzzle, pour construire, reconstruire ou déconstruire nos vies. La rupture des corps exprimée dans mon tableau est la métaphore de la construction ou de la déconstruction des moments forts de notre vie.
Odile Xaxa
Odile Xaxa
CLAC !, 2020, texte brodé sur une pièce de fil et de papier travaillés en mélange, clouée sur une porte, motifs au crochet, 120 x 40cm, porte : 190 x 80cm
Odile Xaxa
(détail de CLAC !, 2020)
"On n’est pas chez les Bisounours ! ’’ C’est cette phrase assassine qui m’a poussée à conclure le travail des années précédentes. Après le thème Débordement et l’oeuvre Trop (de noir, de haine, de violence…), après Rêvons l’espace et l’oeuvre Rinascimento (renaissance, renouveau), après la désillusion annoncée d’un ‘‘monde d’après’’ pas meilleur que celui d’avant, c’est le cerveau qui se déconnecte brutalement, le moment de folie, le besoin de claquer la porte, le renoncement à changer le monde, le dépôt des armes. Fin de la discussion.
Odile Xaxa
Performance de la compagnie d'entraînement du théâtre des
ateliers filmée par Alain Simon
En attendant la réouverture des musées, le collectif
Perspectives vous propose de découvrir l'exposition RUPTURE
aujourd'hui au musée des Tapisseries, Palais de l'Archevêché à
AIX en PROVENCE.
Depuis chez vous, visitez l'exposition et zoomez sur les
oeuvres.
Rendez-vous dans quelques jours, la video de l'exposition RUPTURE
sera en ligne.